Gravement atteint de Delirium très mots, Vincent Roca suit une thérapie libératrice en public, à savoir une heure et quart dun jet continu de tournures alambiquées, phrases emberlificotées et langage désarticulé.
Avalanche de mots, éboulis de sens
Vincent Roca, vêtu de sa tenue de tourneur-phraseur, virevolte dun sujet à lautre, de lenfance à la Bourse, des amours chaotiques dune soprano et dun baryton à la vieillesse, du bonheur approximatif aux kilos discriminatifs, il soffre même le luxe dun étonnant numéro de lanceur de couteaux, et, puisquil faut bien se désaltérer, se livre à un vibrant hommage aux grands vins de lhexagone, en vers de six pieds, hexamètres de chai, non, non, laissez, cest sa tournée !...
« Jai pioché dans cette mine de mots, jai remodelé, refaçonné, éliminé le cholestérol, injecté quelques bulles, rajouté un peu de sel, des épices, jai posé sur scène un guéridon, une chaise, des lumières, rajouté dans un coin, légèrement à lombre, une bouteille de Saint-Joseph et un verre ballon, et je me suis pompeusement mis en scène, autant dire, glissé dans mes mots, à la fois pantoufles, pataugas, vernis et sandalettes
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