Après le
succès de « Cest au 5ème » au Thalie, ils reviennent dans5 pièces courtes et comiques de Jean Tardieu : Il y avait foule au manoir, Oswald et Zénaïde, De quoi s'agit-il ?,
Le guichet et Un mot pour un autre.
Au cur de ces cinq pièces, un même personnage principal :
le langage, l'un des sujets de prédilection de l'auteur. Magicien de la langue,
Jean Tardieu s'amuse et fait virevolter les mots, les détournant de leur sens
initial ou les remplaçant par d'autres. Décalés, loufoques, surprenants,
terrifiants parfois, les textes de Tardieu allient toujours dérision et poésie
dans un style inimitable.
Il y
avait foule au manoir
Pour
souligner le caractère artificiel et comique du monologue au théâtre, rien de
mieux que cette suite de monologues, absurdes et parodiques, passant du drame à
la comédie, du rêve à la réalité, le prétexte en étant la soi-disant mort d'un
baron lors d'un bal.
Oswald
et Zénaïde
Basée
sur le contraste comique entre la pauvreté des répliques échangées « à haute
voix » et labondance des « apartés », Oswald et Zénaïde parodie des
aveux impossibles, où la parole est empêchée par égard pour lautre. En effet,
les deux amoureux redoutent de sannoncer mutuellement que leurs parents
sopposent à leur mariage.
De
quoi sagit-il ?
Mr et
Mme Poutre se rendent au tribunal pour porter plainte. Incapable de déterminer
la fonction du juge, l'appelant « Mon Père » ou « Mr le Proviseur... », le
couple sacharne à transformer son identité et finit par contaminer le
magistrat qui, troublé, dérape et perd pied. Entre incompréhension, colère et
résignation, la communication tourne en rond à force de malentendus.
Le
guichet
Ladministration,
figée et angoissante, devient, dans l'espace d'un bureau de gare, un lieu
écrasant et oppressant. De la froideur des employés à la fragilité d'un client,
l'impossibilité de se comprendre, donc de communiquer, tourne ici au cauchemar
voire au vertige fatal pour le client.
Un
mot pour un autre
Vers
1900, une curieuse épidémie sabat sur la population des villes. Les misérables
atteints de ce mal prennent soudain les mots les uns pour les autres. Les
conversations paraissent alors dénuées de sens, mais les malades ne semblent
pas sapercevoir de cette anomalie et continuent de se comprendre parfaitement.
Et si les mots ne jouaient qu'un rôle
secondaire ou n'étaient qu'un habillage des intentions profondes ?
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